Lobbying de Meta sur l'IA: Réglementation et Influence

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Lisa Ernst · 23.09.2025 · Technologie · 4 min

Meta intensifie ses efforts pour influencer la régulation de l'intelligence artificielle (IA) aux États-Unis. L'entreprise a mis sur pied un super-PAC national afin d'orienter les lois relatives à l'IA au niveau des États. Cette initiative fait suite à une super-PAC californienne déjà annoncée.

La poussée de Meta dans le lobbying pour l'IA

Le 23 septembre 2025, Axios et TechCrunch ont rapporté en exclusivité que Meta lance un super-PAC national nommé « American Technology Excellence Project ». L'objectif est de combattre des règles d'IA plus strictes ou incohérentes au niveau des États. Le budget de cette initiative devrait se chiffrer dans les dizaines de millions de dollars. Préalablement, Reuters avait déjà fait état d'un super-PAC californien distinct, destiné à soutenir des candidats pro-IA.

Meta souhaite, avec cette stratégie, réduire le risque de voir apparaître un « patchwork ». Des obligations différentes pour les modèles d'IA, la responsabilité et la transparence dans les 50 États augmenteraient les coûts et l'incertitude juridique, notamment pour des produits nationaux tels que Llama, les assistants IA sur Facebook/Instagram ou de nouvelles fonctionnalités, comme le souligne TechCrunch.

Étant donné que le Congrès agit lentement, les États deviennent les maîtres d'œuvre, ce qui fait de la politique technologique un sujet important dans les campagnes électorales pour affiner les profils (NCSL).

La pression internationale croît également. L'UE a instauré avec le AI Act un cadre juridique unifié. Les entreprises américaines cherchent à éviter des règles nationales qui freineraient l'innovation ou laisseraient des risques de responsabilité peu clairs.

Meta et l'IA : une liaison stratégique qui façonne aussi le paysage politique.

Quelle: computerhoy.com

Meta et l'IA : une liaison stratégique qui façonne aussi le paysage politique.

Engadget souligne la posture de confrontation ouverte contre des règles d'IA lourdes au niveau des États, comme motivation pour le Super-PAC (Engadget).

Paysage réglementaire de l'IA aux États-Unis

La réglementation de l'IA aux États-Unis est jusqu'à présent principalement du ressort des États. Les règles nationales avancent seulement par à-coups. Des trackers tels que la NCSL et l'IAPP entretiennent des cartes et des aperçus sur les nombreuses initiatives législatives.

TechCrunch signale plus de 1 000 initiatives liées à l'IA dans les 50 États lors de la session 2025 en cours (TechCrunch). Au niveau fédéral, des approches de préemption échouent ou retardent l'adoption de règles IA par les États. Des initiatives de la Chambre des représentants ont rencontré une forte opposition et n'ont pas été adoptées (AP News; Reuters).

En Californie, en 2024, le SB 1047 a été mis en veto par le gouverneur. En 2025, l'État travaille sur de nouveaux paquets (Global Policy Watch).

En revanche, l'Europe suit une voie unifiée: le AI Act propose un calendrier d'entrée en vigueur par paliers, notamment des interdictions à partir du 2 février 2025 et des obligations pour les IA générales depuis le 2 août 2025 (EUR-Lex).

Quelle: YouTube

L'enregistrement public d'une audience du Sénat sur l'IA et le droit d'auteur montre comment les débats s'orientent actuellement vers des cas concrets d'abus et sur la responsabilité.

Explication des Super-PACs

Un Super-PAC est un « comité à dépenses indépendantes ». Il peut accepter des fonds sans limites de sources privées, d'entreprises et de syndicats. Toutefois, il ne peut pas coordonner avec les candidat·e·s et ne peut pas faire de dons directs aux campagnes (FEC).

Le « lobbying » désigne une influence politique ciblée sur la législation et la réglementation. Cela est légal et réglementé, avec des obligations de transparence et des lignes de démarcation pour empêcher la coordination interdite (FEC).

Les Super-PACs comme l'AIPAC montrent comment les organisations influencent le paysage politique des États-Unis.

Quelle: readsludge.com

Les Super-PACs comme l'AIPAC montrent comment les organisations influencent le paysage politique des États-Unis.

Il est démontré que Meta lance un super-PAC national avec un budget se chiffrant en dizaines de millions de dollars pour s'opposer à des règles IA au niveau des États jugées « onerous ». (Axios; TechCrunch). De plus, Reuters avait déjà fait état d'un super-PAC californien, qui soutient des candidats pro-IA.

Les listes exactes des donateurs, les détails des dons par élection et la stratégie de message précise du nouveau Super-PAC restent à clarifier. Ces données ne seront visibles qu'avec les dépôts FEC.

Il est faux ou trompeur d'affirmer que les Super-PAC versent directement des fonds aux candidat·e·s. Cela est interdit; ils ne peuvent que faire de la publicité de manière indépendante et ne peuvent pas coordonner (FEC). De même, il est faux ou trompeur d'affirmer que les règles fédérales sur la régulation de l'IA interdisent déjà au niveau national. Une telle préemption au niveau des États n'est pas légiférée; les propositions en cours font l'objet de débats et n'ont pas été adoptées (AP News; Reuters).

Impacts et implications

Les entreprises qui proposent des produits aux États-Unis doivent composer avec des obligations divergentes: transparence, évaluations d'impact, étiquetage, interdictions de certaines pratiques – selon l'État (NCSL; IAPP). En Europe, un calendrier progressif d'obligations de l'AI Act s'applique; les entreprises devraient aligner leurs feuilles de route et leurs chaînes d'approvisionnement sur celui-ci.

Il est prudent d'examiner les sources de manière systématique: textes de loi (LegiScan, EUR-Lex), analyses secondaires crédibles et trackers officiels (NCSL) – et de distinguer les messages PR des règles contraignantes.

Quelle: YouTube

L'enregistrement d'une audience du Sénat sur les chatbots aide à situer les lignes de conflit juridiques (responsabilité, protection des consommateurs).

Réactions des parties prenantes

Les défenseurs des droits civiques et de la protection des données font pression pour des règles d'IA plus strictes. Au niveau fédéral, des organisations comme l'EPIC soutiennent l'Algorithmic Accountability Act 2025, qui prévoit des obligations de transparence pour les décisions automatisées.

Des cabinets d'avocats spécialisés et des associations montrent sans cesse des cartes indiquant à quel point le champ se fragmente — ce qui explique pourquoi les entreprises montent des structures politiques (IAPP; Clifford Chance).

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